Améliorer l’accès aux soins des personnes migrantes

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photo d'une professionnelle de santé
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Améliorer l’accès aux soins des personnes migrantes.

Résultat attendu

La crise migratoire rencontrée ces deux dernières années a eu un impact direct sur l’accès aux soins des personnes en situation de précarité. Les personnes avec différents statuts, relocalisées des campements français, en provenance des hots spots d’Italie ou de Grèce, réfugiées du programme de réinstallation ou tout simplement arrivées par leurs propres moyens par différentes filières, ont pour la grande majorité d’entre elles, connu un parcours difficile. Ces personnes sont arrivées fragilisées, vivant dans des conditions très précaires, et les professionnels de santé et sociaux peinent à les aider  Dans tous les cas, quel que soit leur statut,  les recommandations nationales  concernant le PRAPS de la DGOS et DGCS nous rappellent qu’elles ont droit à un accès aux soins et que nous devons les aider à lever les barrières pour y accéder

Dans les centres d’accueil et d’orientation et dans les hébergements d’urgence, les professionnels et les associations en charge de leur accueil ont été confrontés à des situations complexes, identifiées ci-dessous :

  • Plusieurs fins de vie sans accompagnement ont été constatées dans les CADA,
  • Des femmes et des hommes victimes de violence(s) au cours de leur périple, sont confrontés à une souffrance une fois stabilisés dans un logement sans soutien avec des difficultés liées à la barrière de la langue mais aussi avec des difficultés culturelles,
  • Une très grande variabilité des problématiques somatiques : si un accès aux soins pour les soins les plus urgents a été apporté majoritairement dans des PASS engorgées, des difficultés sont apparues pour poursuivre ces soins par un médecin traitant ou pour trouver des consultations spécialisées (plus particulièrement, dans des départements et/ou territoires ruraux avec une démographie en professionnels de santé fragile). Ces difficultés sont liées à une combinaison de plusieurs facteurs (démographie médicale locale, difficultés culturelles à l’utilisation de notre système de santé, barrière de la langue et enfin compétition de priorités dans une situation de précarité liés au parcours difficile),
  • Des professionnels sociaux se sont trouvés en difficulté pour orienter et/ou accompagner les personnes vers le soin, notamment face aux souffrances et troubles psychiques en raison du manque de lisibilité de l’accès aux soins (absence de point d’entrée, hétérogénéité de l’offre ambulatoire et délais longs),
  • Les professionnels de santé se sont trouvés très sollicités avec des situations très variables allant de la souffrance à des troubles psychiques, nécessitant une prise en charge adaptée en articulation avec un accompagnement social, un hébergement et des actions d’intégrations,
  • Et de plus en plus de mineurs/jeunes majeurs migrants arrivent avec un parcours tout aussi difficile que les adultes, un isolement majeur (sans famille) et une insuffisance d’activités affectant leurs besoins de relation sociale et d’activité sociale avec un impact sur leur santé.

Quelques chiffres en région  en juin 2017 (source DRDJSCS) 

5 262  places d’accueil pour les demandeurs d’asile dont : 

  • 980 places en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO)
  • 2364 places en Centre d’ Accueil pour les Demandeurs d’Asile (CADA)
  • 592 places en Accueil Temporaire Service d’Asile (ATSA)
  • 701 places en accueil d’Urgence Demandeurs d’Asile (UDA)

Tous les migrants ne sont pour autant pas hébergés, et depuis un grand nombre d’années, certains d’entre eux vivent dans des squats (dans les plus grandes villes de la région). Certains  sont suivis pour des problèmes de santé mais avec une difficulté supplémentaire liée aux mauvaises conditions d’hébergement ou celle liée aux expulsions itératives. 

En effet, quel que soit la problématique sanitaire (y compris pour les personnes atteintes de tuberculose), Les expulsions itératives, hébergement en discontinu sur le 115, squat, rue,… accroissent les difficultés propres à la migration et peut aggraver les problématiques sanitaires ainsi que le parcours de soins.

Plusieurs enjeux ont été identifiés :

Un accès à l’interprétariat médical, qualifié pour les soins, plus particulièrement somatiques et en santé mentale, en établissement de santé comme pour les professionnels de premier recours, 

Pour désengorger les PASS, une réflexion est à mener par département autour d’un enjeu de première orientation des  « primo-arrivants »  en fonction du degré des besoins médicaux, soit vers un parcours de soins structurés soit pour un bilan rassurant la personne (s’appuyant sur les différentes compétences en santé existantes dans chaque département), 

Un accompagnement pour le maintien dans le soin lorsqu’un parcours de soins est à mettre en œuvre (maladies chroniques, tuberculoses et souffrances psychiques) ainsi qu’un accompagnement par des soins palliatifs pour les situations de fin de vie,

Une organisation renforcée territoriale entre les différents acteurs (soin, accès aux droits, alimentation, hébergement, emploi,…) pour éviter les obstacles à l’origine des ruptures de parcours, 

Un accompagnement et un soutien plus particulier concernant les jeunes mineurs en articulation avec institutions et associations responsables de leur prise en charge en fonction de leur situation. 

indicateurs cibles

leviers actions

Mobiliser les politiques publiques pour organiser une approche globale d’intégration tenant compte des particularités (enjeux culturels, barrière de la langue, jeunes migrants, femmes migrantes…) en adéquation avec l’afflux populationnel par département

Mobiliser les politiques publiques pour mutualiser les ressources et faciliter l’accès aux soins et à la prévention d’une personne migrante primo-arrivante

Mobiliser les politiques publiques autour de l’accompagnement des jeunes majeurs migrants, notamment ceux en sortie de dispositif à leur majorité pour un maintien en hébergement, en activité sociale, en emploi et en hébergement

Organiser l’accès à l’interprétariat médical gradué sur l’ensemble des départements : depuis la mise à disposition d’outils traduits, en passant par ’interprétariat à distance ou par l’interprétariat de visu en intégrant les enjeux de professionnalisation des interprètes et les acteurs de la région.

Accompagner l’accès aux soins en santé mentale par des réponses graduées en soin : du groupe de parole à des consultations en ville de psychologues ou médecins, ou à des consultations en EPSM ou CH (Hospitalisation complète, Hôpital de Jour, CMP ou visite sur le lieu de vie).

Identifier les bonnes pratiques par territoire pour améliorer la coordination des acteurs autour de l’accompagnement de la personne et de son inclusion. 

Développer une réflexion sur un dispositif mobile d’accompagnement de proximité adapté aux spécificités de chaque territoire, en capacité d’intervenir dans les hébergements pour demandeurs d’asile et intégrant les orientations nationales autour de la médiation sanitaire.

Soutenir les professionnels du social et de la santé pour mieux accompagner les jeunes mineurs