Il est maintenant établi que l’état de santé d’une population n’est pas lié directement à la qualité du système de santé. Ainsi, différents facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux interviennent en faveur ou au détriment de la santé. La part attribuable aux facteurs « sociaux et environnementaux » comme les conditions socio-économiques, la situation professionnelle, les conditions de travail, le confort et la salubrité de l’habitat… pèserait pour 80 % dans la constitution des inégalités de santé (Stratégie nationale de santé 2013).
Si la santé d’une population est surtout déterminée par des facteurs indépendantes des soins, alors les inégalités de santé le sont aussi…Ainsi le niveau scolaire peut déterminer la capacité à s’informer, à disposer des revenus permettant l’accès aux activités culturelles, de loisirs, sportives et à un logement de qualité. Le niveau d’étude est aussi associé à la capacité d’exercer un sentiment de contrôle et de bénéficier d’un environnement social protégé (Eric Breton, chaire santé publique EHESP, 2017).
Les ISS restent très marquées en France, tant pour les catégories socio-professionnelles que pour le statut homme/femme. En 2009-2013, les hommes cadres de 35 ans peuvent espérer vivre en moyenne six années de plus que les ouvriers. Cet écart est deux fois moins élevé chez les femmes. La prévalence des maladies métaboliques, les modes de vie, le recours aux soins et à la prévention, sont également distribués inégalement selon les catégories professionnelles et selon les territoires, en France comme dans la région (ARS Pays de Loire, La santé des habitants, avril 2017).
C’est ainsi que les acteurs extérieurs au champ de la santé jouent un rôle considérable sur les déterminants sociaux et les inégalités sociales de santé. L’ambition de la démarche de promotion de la santé est d’agir sur ces différents facteurs en mobilisant tous les acteurs de la société qui par leur fonction, leur place, leurs connaissances et les décisions qu’ils prennent ont une influence sur la santé. La démarche préconisée par l’OMS est de favoriser une approche globale ou socio-écologique de la promotion de la santé en partant du niveau de proximité le plus proche et en agissant sur le développement d’aptitudes individuelles, le soutien familial et social, l’accès aux services, à l’école, les conditions de travail, l’aménagement urbain ou rural, les politiques de transport...
A l’échelle d’un territoire, la démarche intersectorielle est donc privilégiée en partageant la connaissance sur les déterminants sociaux de la santé, en mettant en réseau l’ensemble des acteurs concernés, en favorisant la participation des populations et en évaluant les actions menées.
Les élus locaux ont tout particulièrement le pouvoir, la légitimité et la responsabilité de contribuer à la promotion de la santé des habitants à travers leurs politiques. Leur expérience, leur savoir-faire et leur connaissance des partenariats et des initiatives locales, constituent une ressource indéniable pour une démarche de promotion de la santé des habitants. Par ailleurs, la territorialisation des politiques publiques a accru leur pouvoir d’agir sur les conditions et la qualité de vie des citoyens. De plus, le niveau local, de par sa proximité avec les habitants, constitue l’échelon le plus pertinent pour des actions ajustées aux besoins des habitants en favorisant leur participation active, plébiscitée par la démarche de promotion de la santé. Cette approche doit particulièrement être favorisée dans les projets territoriaux de prévention notamment via les CLS ou tout autre contrat territorial impliquant les collectivités, les acteurs de prévention et l’ARS. La contractualisation avec les collectivités territoriales est en effet un puissant levier d’action pour impulser l’engagement des acteurs du territoire sur leurs enjeux de santé.
Une marge de progrès existe encore en région pour diffuser cette culture globale de promotion de la santé dans les contrats locaux de santé, même si on identifie clairement un socle « prévention, promotion de la santé, santé-environnement ». Plus concrètement, il s’agit de soutenir des actions qui prennent en compte les environnements et les conditions de vie, qui s’appuient sur la participation des populations, le développement de leurs ressources personnelles, et qui s’inscrivent dans la durée.
L’information sur les initiatives en cours et le partage entre et avec les acteurs locaux d’une culture commune sur les concepts de promotion de la santé seront amplifiés afin de favoriser une montée en compétences collective et l’échanges de pratiques. L’animation territoriale des acteurs autour des questions de santé doit jouer un rôle moteur. Enfin une offre de formation sera proposée en lien avec le dispositif régional de soutien aux politiques et aux interventions en promotion de la santé/prévention.
Concevoir une communication au service de la promotion de la santé/prévention
Communiquer sur les concepts de prévention/promotion de la santé
Développer le plaidoyer en faveur de la promotion de la santé dans les réseaux (association des maires, réseau des CLS, conseils territoriaux de santé, démocratie sanitaire)
Impulser/favoriser les temps de sensibilisation et d’échanges régionaux :
Sur les retours d’expériences et d’échanges autour d’actions territorialisées en prévention
Sur les actions innovantes et/ou probantes en prévention ainsi que sur l’état de la recherche interventionnelle en éducation pour la santé.
Former l’ensemble des acteurs et porteurs d’actions, CLS ou Contrats et / ou Territoriaux de Santé, à la méthodologie d’intervention et évaluation en promotion de la santé