Le schéma régional de prévention du premier projet régional de santé (PRS1) avait inscrit un axe prioritaire spécifique au développement des compétences des acteurs de santé dans une prévention de qualité, tant auprès des acteurs de santé du premier recours, qu’au sein des établissements médicaux sociaux et établissements de santé.
L‘évaluation du PRS1 montre que la culture de prévention s’est développée chez les acteurs de santé, mais la dynamique d’acculturation et d’engagement est variable selon les types de professionnels, étant plus généralement plus identifiée chez les professionnels des maisons de santé et pôles de santé pluri professionnels ainsi que dans les EHPAD. L’action de l’ARS a fait prendre conscience à de nombreux acteurs de santé que la prévention faisait partie de leurs missions. Tous acteurs confondus ayant répondu aux enquêtes auto-administrées dans le cadre de l’évaluation finale, 91 % d’entre eux déclarent intégrer davantage la prévention dans leur activité.
Le partenariat de l’ARS avec les structures médico-sociales pour personnes âgées a notamment porté sur la prévention de la perte d’autonomie par l’activité physique, de la dénutrition et la santé buccodentaire, la prévention de la dépression et du suicide. Par ailleurs, si l’enjeu de la prévention à domicile est identifié comme majeur, trop peu de structures médico- sociales ont pu s’investir par manque de temps et d’accompagnement financier et méthodologique. La création des conférences des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie va permettre de développer une véritable stratégie de développement d’actions de prévention individuelles ou collectives des personnes âgées en lien avec les opérateurs ressource en prévention et les structures médico-sociales (SSIAD, SAD, SPASAD, …). Par ailleurs, l’ARS a soutenu des accompagnements vers les gestionnaires d’établissements accueillant des personnes en situation de handicap dans le cadre de ses conventions avec l’IREPS Pays de Loire sur la prise en compte de la santé et de la qualité de vie, principalement sur la vie affective et sexuelle mais aussi dans une moindre mesure sur la nutrition, la santé globale, les compétences psychosociales et l’hygiène.
Dans le secteur libéral, en particulier, des appels à projet spécifiques ont été lancés depuis deux ans vers les maisons de santé pluri professionnelles pour mettre en place des actions collectives sur les thématiques prioritaires de prévention (santé-environnement, addictions, vie affective et sexuelle, nutrition, santé mentale). L’ARS a par ailleurs soutenu le développement d’outils téléchargeables à partir d’un site web « Prevenclic » à destination des acteurs du soin libéral. Ces derniers ont manifesté leurs besoins de formation pour communiquer avec leurs patients sur des thématiques comme la prescription de l’activité physique, la vaccination ou la prise en charge des lombalgies (études ORS, ORS-URPS médecins libéraux 2015 et 2016 – ORS masseurs kinésithérapeutes 2015).
Enfin, dans le secteur hospitalier, si 95 % des établissements de santé déclarent intégrer davantage la prévention dans leur activité, très peu d’établissements ont créé un pôle de prévention et aucun n’est signataire de la charte « hôpitaux promoteurs de santé ». Il est noté cependant une évolution favorable depuis 2012 avec l’inscription dans tous les CPOM des établissements d’objectifs en matière de prévention. Par ailleurs, l’ARS a soutenu la structuration dans chaque territoire de santé de CDPM regroupant les centres de vaccination, la lutte contre la tuberculose et le dépistage des infections sexuellement transmissibles, localisés à l’hôpital et en capacité de soutenir les professionnels du 1er et du 2nd recours. A noter également les initiatives des centres hospitaliers et des cliniques pour organiser des soirées régulières thématiques ouvertes au public sur la prévention (mardis de la santé au CHU d’Angers…).
Des efforts doivent être poursuivis sur la visibilité de la politique de l’Agence en la matière notamment la question du temps disponible et l’accès aux formations qui apparaissent fondamentales.
Pour impulser une véritable politique de prévention associant les acteurs de la santé et de l’accompagnement médicosocial, trois axes sont à privilégier en partenariat étroit avec l’assurance maladie :
- En premier lieu, il s’agit de favoriser l’inscription de la promotion de la santé/prévention dans les projets des établissements et structures accueillant des usagers à travers les conventions qui les lient avec l’ARS, que ce soit avec les maisons de santé pluri-professionnelles, les établissements médico-sociaux et les établissements de santé.
- En second lieu, il convient de renforcer l’intégration de la prévention dans la pratique des professionnels de santé notamment à travers la coopération entre l’ARS et les unions régionales des professionnels libéraux, les universités, les écoles de formation, ainsi qu’auprès des organismes de formation continue.
- Enfin, il est nécessaire d’accompagner les professionnels de santé dans la définition et la mise en œuvre d’actions en favorisant les liens entre ces acteurs et les opérateurs ressources en prévention/promotion de la santé en renforçant les temps d’échanges territoriaux ou régionaux de connaissances et de pratiques pour partager, mutualiser, valoriser les actions pertinentes et probantes en proposant une offre d’accompagnement méthodologique. Des interactions plus étroites devront être créées entre les opérateurs ressource en prévention et le milieu universitaire et de l’apprentissage pour développer des actions de prévention qui prendront appui sur la recherche interventionnelle en santé publique.
Favoriser l’inscription de la promotion de la santé/prévention dans les projets des établissements et structures accueillant des usagers.
Au sein des maisons de santé pluri-professionnelles, des équipes de soins primaires et des centres de santé pluri professionnelles
Favoriser l’inscription dans le CPOM des établissements de santé d’actions prioritaires de prévention auprès des patients hospitalisés et des usagers du territoire couvert par l’établissement (ivresse aigue des jeunes, risque suicidaire, politique vaccinale, activité physique, santé environnement, santé bucco-dentaire, …).
Coordonner la politique régionale autour de la vaccination en s’appuyant sur les CDPM et en associant étroitement les acteurs concernés (Assurance maladie, URPS, collectivités, Education nationale…).
Coordonner la politique régionale autour de la santé sexuelle en s’appuyant sur les CDPM et le COREVIH, et en associant étroitement les acteurs concernés (CPEF, secteur médico sociale, URPS, associations, collectivités, Education nationale…).
Coordonner la politique régionale autour de la santé bucco-dentaire en associant étroitement les acteurs concernés (Assurance Maladie, URPS, collectivités, Education Nationale, assurances complémentaires, …).
Au sein des CHU de Nantes et Angers, soutenir les Conseillers médicaux en environnement intérieur dans les 5 territoires de santé sur prescription médicale.
Au sein des hôpitaux dans le cadre de la démarche des « hôpitaux promoteurs de santé ».
Au sein des ESMS pour personnes âgées et personnes en situation de handicap en intégrant des objectifs prioritaires de prévention dans les CPOM signés entre l’ARS et les établissements médico- sociaux.
Renforcer l’intégration de la prévention dans la pratique des professionnels de santé.
Renforcer la coopération entre l’ARS / les URPS / APMSL pour améliorer la diffusion de messages de prévention.
Contribuer à l’inscription de sujets prévention dans les programmes réalisés par les organismes de formation continue.
Sensibiliser et/ou impliquer les étudiants en santé autour de la prévention (addictions, santé mentale, relations affectives et sexuelles, santé-environnement, nutrition, santé bucco-dentaire).
Former les professionnels de santé et de l’éducation physique et sportive à la promotion du sport santé.
Accompagner les professionnels de santé dans la définition et la mise en œuvre d’actions de prévention.
Favoriser les liens entre ces acteurs et les associations « ressources » en prévention/promotion de la santé (dispositif de soutien aux politiques et aux interventions en prévention/promotion de la santé ou opérateurs généralistes en Education Physique et Sportive), ou encore le service de santé des armées.
Renforcer les temps d’échanges territoriaux ou régionaux de connaissances et de pratiques entre ces acteurs pour partager, mutualiser, valoriser les actions pertinentes et probantes.
Proposer une offre d’accompagnement méthodologique (ateliers d’écriture….).