Les travaux d’observation de la santé conduits depuis le projet régional de santé de première génération, tout en répondant à un objectif d’aide à la décision, ont montré leurs limites. Ils sont restés ponctuels dans le temps et sur des découpages géographiques peu opérationnels.
Aujourd’hui, la territorialisation est au cœur de la politique de santé. La prise en compte des contextes locaux (démographie, aspect sociaux et environnementaux, épidémiologie spécifique) permet d’adapter l’action en santé. Par ailleurs, les réponses aux besoins en santé devraient se décliner à l’échelle de territoire appropriée (accessibilité aux soins de premier recours, accès aux soins spécialisées, maillage territorial hospitalier ou médicosocial,..).
Pour être efficace, l’observation doit être :
- Pertinente : taille de territoire et segment de population adaptés
- Efficace : données d’observation simples et à jour
Si l’on veut mettre la santé dans toutes les politiques, une approche partenariale forte est indispensable avec les experts et les acteurs de multiples domaines. Ainsi, l’observation pourra prendre en compte de façon large les contextes sociodémographiques, environnementaux et épidémiolo- giques.
Il faudra également adapter à chaque fois la taille du territoire d’observation aux problèmes que l’on veut résoudre, qu’il s’agisse de questions relatives à l’offre de soins de premier recours, l’offre de soins hospitalière ou l’offre de soins médicosociale. L’espace sera tantôt infra urbain, urbain, rural, isolé et les partenariats d’échanges sur les données adaptés en conséquence.
De même, les populations observées devront être segmentées en fonction des différentes périodes de vie. En effet, fréquence et typologie des pathologies varient avec l’âge.
Enfin, si l’on veut une observation au service de la réduction des inégalités sociales de santé, une priorité, l’observation devra mettre en lumière la répartition géographique des catégories sociales.
Le suivi des indicateurs sur la durée du PRS est essentiel pour son pilotage. Les indicateurs devront être robustes.
L’observation est un des éléments socles d’appui à la décision pour la définition et la mise en œuvre de la politique de santé. Il s’agit de contribuer avant pour orienter, pendant pour piloter, après pour évaluer.
Concrètement, disposer d’une information utile et disponible en temps réel permet la prise de décision éclairée par les acteurs. Si cette information est suffisamment large (dimension sociale, démographique, environnementale, etc…), alors elle contribue à la prise en compte de la santé dans toutes les politiques.
L’observation et la mesure des évolutions dans le temps et sur les territoires sont d’autant plus important qu’il s’y met en œuvre un projet. La mesure des résultats de tout projet de territoire par des indicateurs choisis et leur diffusion devra être systématique.
- Intégrer une dimension prospective dans les études
- Intégrer les dimensions sociale, démographique et environnementale dans les études conduites
- Assurer la continuité et la reproductibilité de l’observation contextuelle au fil du temps pour mesurer les évolutions constatées
- Consolider les partenariats avec les acteurs d’aménagement des territoires, de la cohésion sociale, du travail et de l’éducation, de la qualité de l’environnement
- Organiser une veille bibliographique scientifique sur les innovations en santé.